(p. 308) L'ultrasocialité humaine a été à l'origine de notre phénoménale expansion, mais a aussi posé les bases de notre possible disparition. [...] Le chemin passera par l'extension de l'entraide et de la compassion aux autres êtres vivants, en développant une conscience étendue du soi, c'est à dire en étendant la "membrane de sécurité" au-delà de l'humanité.
Le slogan "Remettre l'humain au centre", si pertinent soit-il dans les luttes sociales, traduit un imaginaire qui prend un mauvaise direction ! Il n'y a pas assez de place pour une humanité qui se referme sur elle-même et s'oppose au reste du monde.
L'auteur invite à l'individuation plutôt que l'individualité. C'est à dire (p. 309) : Arrêter d'effacer les identités que chacun à forgées aux niveaux "inférieurs" (ville, région, pays, parti, entreprise, club, famille...), mais au contraire en les acceptant, en les multipliant et en faisant en sorte qu'aucune ne devienne radicalement excluante ou aveuglante. Le défi est de jongler avec cet entrelacement d'identités afin de traverser les tempêtes sans se noyer dans les manifestations politiques de la tristesse, de la peur ou de la colère.
Accepter notre propre vulnérabilité et commencer à croire dans notre interdépendance avec les "autres qu'humains" redonne de la joie, de la force et du courage !