Entraide, l'autre loi de la jungle (l')

L'humanité à longtemps véhiculé l'idée que la loi de la jungle éliminait les plus faibles, ou faisait du coude. C'est une hérésie aujourd'hui de penser cela. Il existe bien d'autres lois dont une loi indispensable à la vie et à la régénération, celle de l'entraide. C'est en résumé ce que nous invite à découvrir et explorer ce livre.

Selon l'économiste Samuel Bowles (2008), du Santa Fe Institute (Etats-Unis),

Les institutions conçues pour favoriser l'intérêt personnel inhibent l'expression des "sentiments moraux", le sens de la justice, le désir d'autonomie, la dignité, l'altruisme, l'amitié, la confiance, etc. Elle le font peut-être en toute bonne foi (influencées par l'idéologie néolibérale et la religion du marché), mais le résultat est désastreux.

Les individus coopérateurs ont tendance à se regrouper entre eux, favorisant des "agrégats" ou des "réseaux" d'entraide très résistants à l'invasion de "tricheurs" ou de "profiteurs". Ce phénomène à été observé chez des microbes et semble également à l'oeuvre chez les humains.

Les chercheurs les plus à la pointe dans le domaine, de la sélection spatiale, au moment de l'écriture du livre : David Rand et Martin Nowak

Les modèles évolutionnaires montrent que le mécanisme de réputation, autrement appelé réciprocité indirecte ("la bonne réputation"), se révèle très robuste et efficace dans le temps, pour maintenir un climat prosocial au sein de notre espèce.

Ce phénomène semble moins présent dans les autres espèces animales.

(p. 288-289)

Il en découle un avantage compétitif: l'entraide permet de mieux survivre aux menaces.

Au sein d'un groupe, l'égoïsme supplante l'altruisme, les groupes altruistes supplantent les groupes égoïstes, tout le reste n'est que commentaire. D.S. Wilson et E.O. Wilson

(p.  292)

L'auteur appel à la coopération entre sciences biologiques et sciences humaines.

Il présente dans son livre plusieurs chemins pour faire émerger un comportement altruiste chez une personne.

  • La plonger dans un bain culturel altruiste (pour pousser son système 1 à fond)
  • La placer en conditions de sress
  • La faire participer à une extase collective (mode "abeille")
  • Lui proposer des voies spirituelles ("extension de soi", compassion...)

 

(p. 308) L'ultrasocialité humaine a été à l'origine de notre phénoménale expansion, mais a aussi posé les bases de notre possible disparition. [...] Le chemin passera par l'extension de l'entraide et de la compassion aux autres êtres vivants, en développant une conscience étendue du soi, c'est à dire en étendant la "membrane de sécurité" au-delà de l'humanité.

(p. 212-213) A la question des limites de taille, la biologie a déjà répondu depuis longtemps. Savez-vous pourquoi il n'existe pas de fourmis de six mètres de long, d'oiseaux de vingt mètres d'envergure ou de girafe de trois grammes ? Parce que, dans le monde réel, la taille des organismes se heurte à des contraintes physiques. Par exemple, chez les oiseaux, la portabilité des ailes diminue au carré de leur taille : plus les ailes sont grandes, moins elles portent.

(p. 215-221)

Des expériences sur les mécanismes de coopération humaine au sujet du climat ont été menées par l'évolutionniste Manfred Milinski et son équipe du Max Planck Institute (Allemagne).

Le climat est un cas de dilemme social. Alors qu'aujourd'hui, nos sociétés fonctionnent sur la logique :

  • Bénéfices individuels (privés)
  • Coûts collectifs (publics)

Pour lutter contre le changement climatique, on compte sur l'exacte inverse :